Auriculothérapie : des petits clous contre les grandes douleurs
En stimulant des points précis du pavillon de l’oreille avec des clous, du froid ou du lazer. L’auriculothérapie permet de soulager de nombreuses douleurs – notamment celles de l’après-cancer – mais aussi l’anxiété, les troubles du sommeil ou les addictions contre l’insomnie, les troubles anxieux, les problèmes de côlon irritable ou les douleurs hémorroïdaires. Entre autres…
L’auriculothérapie est une réflexothérapie qui utilise le pavillon de l’oreille comme clavier thérapeutique. Elle est officiellement reconnue par l’Organisation mondiale de la santé.Parmi tous ces messages : la douleur, contre laquelle l’auriculothérapie marche remarquablement bien. Mais comment agit-elle concrètement ? Lors d’une consultation, l’auriculothérapeute utilise un détecteur qui enregistre au niveau du pavillon d’oreille la différence de potentiel, exactement comme dans un circuit électrique. Il indique par un signal sonore le point précis qui correspond au territoire de la pathologie. « En piquant ce point précis, on va exciter une zone réflexe qui permet de mettre en route le contrôle inhibiteur de la douleur dans la zone correspondante, explique Maguy CORREIA. Nous avons tous en nous des capacités de résistance à la douleur, seulement nous ne savons pas activer ce contrôle inhibiteur quand nous souffrons trop. Une fois le point repéré, on implante une ASP (aiguille semi-permanente) ou on injecte de l’azote liquide pour que le froid agisse sur le point. L’effet peut être très rapide : certains patients arrivent dans mon cabinet avec une douleur et repartent sans. »
Ces ASP ont aussi une action dans la durée. « Ces clous sont des corps étrangers qui continuent à agir dans le temps. Ils vont créer un phénomène de rejet pour être expulsés, qui entretient la stimulation de la zone. L’implant peut tomber entre 8 jours et 3 semaines plus tard. »
L’auriculothérapie après un cancer
Maguy CORREIA exerce l’auriculothérapie auprès de patients atteints de cancer souffrant de brûlures, symdrôme PIED MAIN.
C’est en 2002, qu’elle découvre ce que cette méthode complémentaire peut apporter beaucoup. »A l’époque, nous avons été confrontés à des douleurs d’amputation à la suite de certains sarcomes. Ces douleurs fantômes, qui se manifestent dans des endroits du corps qui n’existent plus, ne correspondent à rien : c’est en fait le cerveau qui construit une douleur parce qu’il ne reçoit plus d’informations. On a découvert que l’auriculothérapie la faisait disparaître dans l’instant. Comme si on reconnectait des réseaux qui ne fonctionnaient plus, comme si l’oreille était une boîte à fusibles : on change les plombs et ça va mieux. »
En post-cancer, ce genre de douleurs dites neuropathiques sont courantes. « En chirurgie, on rencontre des douleurs d’amputation du sein : les patients souffrent de sensation de peau cartonnée mais aussi de décharges électriques ou de sensations de brûlure. La chimiothérapie, elle, occasionne beaucoup de séquelles qui s’avèrent très toxiques pour le système nerveux. Cela donne des syndromes « main-pied » : de fortes douleurs aux mains et aux pieds, là où les nerfs sont les plus longs et ont été le plus abimés. Quant à la radiothérapie, elle attaque tout. Aussi bien les bonnes que les mauvaises cellules, que le réseau nerveux. Et elle peut occasionner des douleurs neuropathiques jusqu’à 6 ou 12 mois après la fin des traitements. Enfin, l’auriculothérapie peut également réactiver la salivation ou éviter les bouffées de chaleur qui surviennent souvent en post-cancer. »
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